Archive activités

Vendredi 9 avril 2010 - visite du Monastère de São Martinho de Tibães

Tibaes-075.jpg

Belle journée ensoleillée passée dans une région privilégiée, mariée à l’Histoire et à l’Architecture. L’Art épousant la Nature, ou l’Art s’inspirant de la Nature, quoi de plus agréable pour nos yeux sensibles ? Guidés par deux personnes exceptionnelles, un historien, Paulo Oliveira, et notre architecte préférée, Anne Wermeille, nous avons passé quelques heures délicieuses et enrichissantes.

 

Abandonné pendant des décennies, le monastère a été remarquablement restauré, et les travaux ont été achevés Tibaes-041.jpgrécemment. Ceci grâce au Musée et au Centre de Conservation et de Restauration. Il conserve sa fonction religieuse mais offre aux visiteurs beaucoup plus : un lieu de beauté naturelle près de la rivière Cavado que domine le monastère, au pied du Mont St Gens.

 

Les chevaliers de la Reconquête y établirent un premier lieu monastique : Dona Teresa et Henri de Bourgogne, Comtes de PORTUCALE et parents d’Afonso Henrique, premier roi du Portugal, octroyèrent en 1110 un domaine et des privilèges. Le Monastère, puissant, reçoit maintes fonctions et propriétés allant du Douro au Minho.

 

Il souffre de la crise religieuse du XIVème au XVIème siècle, s’ouvre à la réforme, assiste en 1567 à la fondation de la Congrégation de St Benoit du Portugal et du Brésil et devient la maison-mère de tous les monastères bénédictins.

 

Tibães 022Les moines de Tibães augmentent l’espace conventuel, d’abord avec l’église érigée au XVII ème siècle sur l’emplacement du temple roman primitif, réorganisent le cloitre du cimetière, puis installent la porterie, la salle des redevances, le dortoir, l’hôtellerie, la salle capitulaire et la librairie. Magnifique cadre de vie monastique avec des vastes espaces, des plafonds polychromes sculptés, des panneaux d’azulejos admirables, des bronzes dorés.

 

1833 : vente publique faute de moyens, et, en 1864, partage en différentes propriétés privées, d’où l’abandon progressif face à l’impossibilité de maintenir un espace clos de 40 hectares.

 

1989 : l´Etat portugais rachète le monastère.

 Tibães 065

C’est un beau spécimen de l’art baroque. Le temple, à l’origine maniériste, reçoit des ajouts de type Rocaille dans la 2ème partie du XVIII ème siècle. Le bois doré et la statuaire polychrome dominent. C’est l’architecte André Soares qui a probablement introduit au Portugal le style Rocaille dans la région de Braga.

 

Aujourd’hui le monastère joue un rôle culturel et pédagogique dans la Conservation du Patrimoine et la formation d’une main d’œuvre spécialisée.

 

Selon les techniques bénédictines, le Mont St Gens aurait accueilli au début du XII ème siècle des anachorètes qui vivaient en ermites sous la futaie de chênes.

 Tibaes-026.jpg

La chapelle S. Filipe domine le Mont ; à mi-pente se trouve la chapelle S. Bento (St Benoit), et, en bas, les bâtiments monastiques. Aujourd’hui le Mont est couvert de pins et d’eucalyptus et abrite une faune et une flore très riches. Le domaine produisait des légumes, des fruits, du bois de construction et du fourrage pour les animaux. Lieu d’expérimentation, on y trouvait des moulins pour les céréales, des "mécaniques" qui actionnaient la scierie et le pressoir à huile d’olive.

 

Lieu de méditation, de travail intellectuel et de loisir, les moines construisirent le grand Tibaes-092.jpgescalier dans la montagne, symbole de la montée vers le ciel. Plaisir acoustique de la musique des fontaines, beauté sereine d’un vaste bassin elliptique, allées de buis ombragées de treilles...

 

La plupart des espaces ont été dessinés au XVIII ème siècle ; les moines ont organisé la nature en fonction de leurs nécessités quotidiennes.

 

Notre visite fut ponctuée d’un agréable déjeuner servi par des religieuses en civil appartenant à un ordre français, "Domum Dei" : six jeunes religieuses préparent et servent de légers repas avec une gentillesse rare. Soeur Francisca dirige la petite communauté ; elle est péruvienne et vient de Tchéquie ; l’autre religieuse semblait sortie d’une toile de Gauguin : venue de Nouvelle Calédonie, de type "maori", elle portait une sobre toilette exotique de couleur ocre typique de ces îles lointaines.

 

Tibaes-091.jpgMerci à Michèle qui a organisé cette visite inoubliable et à Anne pour ses informations précieuses et sa traduction simultanée impeccable.

 

Personnellement c’est la librairie qui m’a le plus impressionnée, car elle me rappelle celle de Montaigne : des livres à l’index y étaient protégés par des grilles. Seuls quelques moines "privilégiés" y avaient accès.

 

Espérons que d’autres visites de ce type se multiplieront grâce à notre super blog "Vivre à Porto".

 

 

Tibães 082 Tibães 029

 Tibaes-030.jpg

Tibaes-071.jpgTibaes-090.jpgTibães 020

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 plus d’infos sur http://mosteirodetibaes.blogspot.com/